Des ailes brisées
20021031
  Chronique judiciaire.
Attendre assis dans le brouhaha d'un hall glacial, sous les intonations résonnantes de réquisitoires fleuves. Devant mes yeux, l'image incertaine d'un visage accusé. Les mains frottent une barbe mal rasée ; passent et repassent sous les accoups des diatribes, couvrent les yeux pour se convaincre de la réalité de l'illusion. Sous les torrents de mots inninterrompus, sur le front dégarni, fatigué, qui a déjà désappris l'idée de liberté.
Alors seulement, quand les paroles s'interrompent commence la lutte. Les visages décomposés autour de moi se raniment, entre ces parois de plastique perméable à l'écho, les machines se rallument, les lumières blanches grésillent à l'affut d'une bribe de témoignage, harcelant jusque dans leur chair des survivants revanchards, traquant la larme jusqu'à l'arracher à pleine bouche de l'oeil humide d'un proche terrassé par l'impassible masque d'un homme cloîtré dans le mutisme de sa conviction. Il n'y a pas de pudeur devant une cour d'assise. Tout juste des fossoyeurs en costume venus ponctionner des mourants. 
  Sentiment de perdre :
mon espace
          mon temps
                    mon ami
                              mon écriture
                                        ma vie

...

Sentiment supérieur d'être un sale con. Réaliser enfin le grotesque de ces textes, de cette entreprise. Et la nécessité absolue de m'en tenir
  Je suis désolé de mon humeur massacrante...


... c'est sur toi que c'est tombé, je suis navré. 
20021029
  Je ne suis pas là. Merci de laisser un message. 
20021024
  Attraction de la chair. Exhibition - Montée en scène. Montrer son cul.
Revenir encore et encore aux mêmes rituels, écoeurants d'avance. Les envisager comme un centre d'attraction, un noyau originel autour duquel ma trajectoire, chaotique, revient inlassablement - incapacité à prévoir la phase 3 mais certitude de sa récurrence. Les prétextes changent mais l'acte est inéxorable. Qu'il s'agisse d'un soir, d'une passe, d'une descente, ma sexualité retourne à ses racines, à l'attrait pour la pornographie - l'addiction à l'obscène. Plus qu'un fantasme graphique, plus que la fascination pour l'image, plus encore que la représentation, l'irrépressible besoin de m'y plonger, comme à la source, d'en procéder. Peu importe le plaisir, peu importe la négation du désir. Il s'agit ici d'un rapport de dépendance (je le refuse bien entendu, je m'assène sur les même ryhtmes des voeux de liberté, de démantèlement du lieu).
Alors devant mes yeux avides de corps et de sexes, sur des écrans et dans les recoins du labyrinthe, à nouveau se jouent et se rejouent les mêmes pénétrations, les mêmes avilissements, les mêmes postures grotesques, les mêmes corps difformes à demi-dénudés, les mêmes caresses mécaniques, les mêmes regards absents au contact de bouches et de muqueuses fatiguées d'avoir été trop sollicitées, et le même vertige de dégoût.
Car il n'y a pas de jouissance. Il n'y a que le désir d'y être, de s'introduire dans cette masse suante et lubrique, et la lointaine idée d'un orgasme avili qui, quoi qu'il arrive, ne se produira pas.
Jusqu'à quand ? Avec le temps, les pulsions s'espacent. Même le médium change.
Le parrallèle avec une drogue n'est peut-être qu'une façade, mais il est éloquent. Y revenir une fois, et c'est une vision qui change à nouveau, un regard qui se pose différemment, le retour à un fonctionnement maladif, fébrile, souffreteux.
Mais si tout cela sort de moi aujourd'hui, c'est aussi le signe d'une conscience qui a chaque rechute s'affine - le luxe de déguster un poison en pleine connaissance du péril, de se voir en train de le déguster, et le plaisir de ce délicieux recul jusqu'à la nausée. Peut-être celle de la renonciation, du parcours obligé, moins pathologique que ce qu'il n'y paraît. Plus normalisé. Peut-être celle d'une distance à chaque fois plus grande, qui transforme ces comportements en événements ponctuels, contournables, et qui leur retire leur indispensabilité.
Sortie de scène - fin de l'exhibition 
 
Le silence du soleil levant, avant l'heure tant attendue de l'exhibition. 
20021021
  J'écris pour ne pas laisser s'installer le silence. Je hais cette écriture. 
  T. écrit : "Je teste un truc nouveau : trouver ma vie foireuse et avoir un petit sourire en coin. Je me trouve un peu ridicule mais rigolo. Dépression ? Mais c'est pas grave, ça me fait sourire. C'est chaud d'avoir un ami comme toi." 
20021019
  Ouvre les yeux.
Première sensation : je respire. A peu près correctement. Mes paupières sont collées, une sorte de croute les recouvre. Je n'avais pas autant pleuré qu'hier, le visage bouffi, presque tuméfié, le nez irrité, le gorge à vif. Ce matin, je me sens un peu plus humain. Ce n'est pas encore tout à fait ça, mais la machine se remet en route, doucement. Je m'allume une clope à jeun pour fêter mon retour à la vie.

Hier soir, concert d'Archive avec T. Nouveau concept : le concert deux titres. Le chanteur n'a pas de voix. Il hurle, il déraille, il finit par casser sa guitare sur scène. J'ai l'impression d'avoir 15 ans. La fumée, les projecteurs, les flashs de lumière achèvent ma transformation en profond : mes yeux pleurent en continu, mes voies respiratoires sont une fournaise, mon nez déverse des hectolitres de liquide visqueux et mes glandes salivaires déréglées inondent ma bouche, me font baver comme un arriéré. Un instant, je pense que ma tête va exploser. Je me vide de tous mes fluides. On retrouvera mon enveloppe déssechée, piétinée, brulée d'innombrables mégots de cigarette sur le sol de la salle. Fin de l'épisode.
Face à face, à table, plus tard, les mots entre nous ne sont plus hésitant. Je fais l'apologie du retour au premier degré, de la simplification. Il ne sait pas bien pourquoi je suis là, face à lui, je ne sais pas bien non plus. Mais l'évidence du plaisir de nous voir fait s'effondrer les doutes. J'espère secrètement que ma présence ne rouvre pas, à chaque fois, même à peine, les portes d'un enfer personnel.
Hier midi, déjeuner avec S. J'essaye de lui dire, sans mots, que je l'aime toujours. Que notre amitié se dispense de confirmations, qu'il n'y a pas lieu de la nommer encore et encore, qu'elle est, et qu'elle n'est pas fonction de la fréquence de nos rapports. Je pense qu'elle le sait, qu'elle le comprend. J'ai envie de la serrer dans mes bras. Pas pour la réconforter, mais simplement parce qu'elle est là, face à moi.

Je suis ici, seul, dans cette longue pièce que je connais à peine. Je sais que P. est chez moi, entre le coma et la mort, inconscient, baignant dans des odeurs rances. Nous sommes samedi, et j'aime toujours ma nouvelle vie. 
20021015
  "You never sell your soul to the demons that you meet
  Impossible d'affronter simultanément des écritures trop distinctes
20021013
  Vendredi soir, la souplesse et la fluidité des corps dénudés des trapézistes. A demi-allongé, dans une posture propice à la naissance du désir, je contemplais ces silhouettes blanches, souples, fermes, s'agripper dans le vide, le poids des muscles, le contact de la peau dans un claquement. L'absolue nécessité de la confiance en l'autre, se jeter sur lui, lui remettre son corps, sa vie entre les bras. Mais plus que cette confiance, plutôt que le souffle du danger, je voyais du désir, une sensualité organique au milieu de ces gens qui espéraient la chute, la rupture, l'écrasement. L'harmonie, un irrépressible désir de contact, poser mes mains sur ces peaux maquillées, frêles et rugueuses contre l'attrait de la gravité, l'inavouable fantasme de l'accident, de la pulvérisation des chairs. La semi-nudité dans des nuées de poussière blanche, tombée du ciel pour mieux s'accrocher, pour ne pas se perdre, une poudre magique pour convoquer la synchronicité, pour retarder le dernier instant, pour donner tort à ce parterre de spectateurs obscène qui à chaque saut frémit, dans la secrète attente de la mort. 
20021012
  Ma soeur, imperturbable, un roc, incassable.

Ma soeur, en larmes, au téléphone. Je ne sais pas si elle raccroche parce qu'elle ne veut pas me parler ou parce qu'elle ne supporte pas de se savoir faible.

Ma soeur, qui souffre, à l'hôpital.

Ma soeur, blessée dans son intégrité physique.

Mes mains tremblent. Je ne connais pas cette soeur là. 
20021010
  Et s'il ne devait en rester qu'un
20021009
  Je retrouve le plaisir d'apprendre, de découvrir et de plonger dans cet univers. Sentiment d'une certaine réussite - tout du moins, d'une exhaltation. Je me sens confortable, en progrès, comme dans un milieu familier. Le studio devient une drogue, je n'arrive pas à m'en extraire. L'écriture est fluide, le plaisir de tendre vers un oral faussé, forcé, d'investir dans un texte toute la force d'une conviction, d'une perception de la société. Envie de m'améliorer encore, d'aller plus avant, d'engranger de la distance, encore. Soirée avec F. Lui aussi m'apporte de l'énergie, un sentiment neuf, une affection retrouvée.
Je me sens extraordinairement bien, et j'ai envie de le hurler aussi fort que ma nouvelle voix me le permet. 
  Faux dialogue :
"Les enquêtes sur la gestion de la Mairie de Paris ne sont pas tout à fait oubliées. D'anciens collaborateurs de Jacques Chirac ont été entendus hier par la Division Nationale des Investigations Financières. De quoi relancer un débat plutôt houleux autour de l'impunité du chef de l'Etat. Des éclaircissement, N. ..."

"L'Elysée n'a pas fini de trembler. Au programme : des dizaines de millions [...] de Paris pour financer des emplois fictifs. C'est un fait, la gestion [...] pendant les années Chirac autour d'une notion clé : le clientélisme. Les noms qui sortent des [...] pas inconnus : [...] Balladur, [...] Pasqua ou encore François [...]. Un autre cas, [...] pour s'occuper de la permanence [...] en Corrèze ! Ce n'est pas le seul [...] : amis, proches, réseau [...] de la République est même [...] directement par certaines dépositions. Bien entendu, protégé par [...] pour l'heure inquiété. Mais à l'approche d'un projet [...] gouvernement n'a pas tout à fait enterré [...] le sera-t-il un jour ?"

Une idée de mes journées factices. 
20021008
  Je me couche à 00h00 - sur ma chaine. Sentiment de grâce et d'imbécilité. 
20021007
  Idée de roman : un couple accueille un ami éloigné du mari, ou un cousin, quelqu'un avec qui il a entretenu des relations très proches pendant son adolescence avant de disparaitre presque complètement. Il arrive, un petit bagage à la main, dans des habits qui rappellent cette période tout en ayant l'air neuf. Il est très pâle et parle peu. Les raisons de son séjour restent obscures, il semble errer dans l'appartement, sans but, sans lectures (il y a pourtant un livre unique dans sa valise, quelque chose comme un manuel de grammaire, ou de peinture, un livre qui n'en est pas un), mais toujours un morceau de musique récurrent (Requiem de Fauré par exemple). Parfois, il disparait pendant quelques jours d'affilée puis revient en donnant pour seule explication des destinations curieuses (une ou deux, toujours les mêmes). Il évoque des peintures célèbres. Le couple est tour à tour gêné, excédé, puis prend en affection cet homme invisible qui viole son intimité et qui, insensiblement, le désunit. Drame. La femme part. L'homme s'effondre. Un matin, l'hôte est mort, allongé sur le sol, immobile et froid. Aucune raison apparente. Il est juste mort. Un titre possible : L'hôte - insuffisance de ce titre. 
  P. inerte, comme un tas de viande avariée dans mon lit, l'aphasie, couché à 21h30, aucune activité, ne pas bouger, ne pas sortir, attendre la mort, là, chez moi, ne pas trop brasser d'air, dormir le plus possible, oublier l'état de conscience... ne pas bouger, sans un bruit, réduire son souffle et la bouche entrouverte, sans un râle, un filet de bave qui s'étend en flaque sous la joue, crever comme un vieil animal, agonisant, que les fourmis dévorent avant que le coeur ait tout à fait cessé de battre.

Je déborde d'une énergie nouvelle, et mon corps tend enfin vers un sommeil qu'il avait désappris. Face à cette énergie, je ressens la présence de P. comme un obstacle. C. m'écrit : "S'il y a des pointillés, je pense que tu peux commencer à le découper." En passant dans la cuisine, je regarde le secateur à poulet d'un air concupiscent. 
 
Premier jour d'une nouvelle vie 
20021006
  N. : (main sur le front, tourne le dos à la scène)
N. : (rideau)
M. : (applaudissements)
N. : (des 3 personnes qui dormaient au chaud dans la salle)
M. : (réveil soudain)
M. : FIN
N. : (l'accessoiriste range ses chaussettes)
M. : (les lumières s'éteignent)
N. : (l'artiste va se foutre au pieu enterrer son corps, sa déprime et ses lamento de bas étage) 
  Délabrement

Les mots m'échappent - leur sens, leur production, leur ordonnancement.
Un goût d'acétone dans la bouche. Mon corps, sale, me tire vers le bas. Tout est déréglé, ma peau, mes yeux vitreux ne renvoient pas d'image dans le miroir. Mes mains tremblent, mon coeur se perd dans des rhytmiques que les plus hardis des jazzmen n'oseraient pas envisager. En plus de l'éreintement physique, quatre fois remettre l'ouvrage et l'oeil du photographe qui ne me quitte pas, qui m'ancre dans cette journée, fin d'un cycle, demain débute une nouvelle ... je ne peux pas aller plus loin.



Pour la première fois, l'état public de ce journal - et l'état de déterioration de mon corps et de mon esprit - m'imposent un frein, une censure. Penser à arrêter de vivre. Penser à arrêter ce pathos grotesque. Penser à me taire. M'exécrer. 
20021005
  T. écrit : "Oui, il y a de l'obscénité dans ton entreprise, comme chez le lecteur. Tu lui donnes moins une représentation de toi qu'un reflet de lui-même. Après tout, ta vie est ici secondaire, c'est sa lecture qui importe. Tu t'excèdes de toi, tu n'es finalement plus toi-même, et c'est moins toi que soi-même que l'on lit avidement. Cette découverte, chez moi, est proche du dégoût." 
  15h57
Je rentre. P. dort encore. Odeur de renfermé. Impression que mon corps se délite.
Hier, la soirée s'est écoulée au rythme des discussions avec P., l'autre - une proximité nouvelle, une sorte de faveur (?). Ses mots à lui, les mots de M. lointains au téléphone, lui restituer une confiance, lui montrer sa valeur et ce matin, la voix de son sommeil, le besoin de la serrer dans mes bras en oubliant tout idée d'éphémère. L'intérieur, mes organes frôlent le dysfonctionnement. Un regard de photographe qui passe embrumé dans une matinée approximative. Mes mots ont du mal à trouver un sens, un ordre. Je dois absolument dormir. 
20021003
  N. écrit : "Entre redevenir salarié ou remplacer mes Dunhill par des Fortuna, mon coeur balance." 
  "En arriver exactement au contraire de l'ordre de l'écrvain (de cette sorte d'injonction permanente) : au lieu de se forcer à écrire, ou de vouloir sans cesse approcher l'état qui mènera à l'écriture, s'empêcher absolument d'écrire, se lier les poignets jusqu'à ce qu'un désir fou, irrépressible fasse éclater les liens." 
20021001
  [14h05 MADRID IB3406 Prévu à 14h23 01 -]

Orly Ouest, attente de P.
T. est en train de lire mon journal (sensation de déjà lu ?)
M. ce matin, quelques cafés autour de son sourire. Une certaine indécision et pourtant, j'ai envie de lui passer la main dans les cheveux, d'embrasser son cou, de l'entendre rire près de mon oreille dans un demi souffle. J'essaye de vaincre l'appréhension de l'oubli, de sortir de cette image de ma sexualité, trop simple - celle, immédiate, qui ne m'apporte plus de plaisir. Oublier cette frilosité, la peur de ne plus être sensible, et l'idée de corruption du désir par la facilité. Je pensai pouvoir franchir ce cap par le dialogue, la compréhension d'une altérité passée. J'espère pouvoir être capable de reléguer, seul, la peur hors de mon corps, le laisser jouir de cette sensualité retrouvée. M. l'initiale des deux dernière femmes qui ont traversé ma vie comme Marie, cet idéal fantasmatique que je ne cesse de répéter par écrit. Et pendant ce temps, le trouble du visage de J. qui ne cesse - qui n'arrive pas à me quitter complètement. Une expérience palpable de la confusion des genres, une expérience grisante. Se sentir vivre à nouveau à travers un désir public, pouvoir manifester l'attirance des corps sans dissimulation.
Arrêter d'écrire à l'infinitif - je peux m'engager à la première personne sans honte.

[14h05 MADRID IB3406 Posé 01 1]

Toujours cette énergie démesurée à l'approche de la semaine prochaine. Sans pour autant que ce soit tout à fait préhensible, l'entrée dans cette nouvelle période de ma vie me donne une assurance, une dynamique que je n'avais jamais ressentie aussi forte. Je ne me méfie ni de la retombée, ni du retour de bâton. Je file droit, j'engrange de la distance tant que je peux. Je me sens en mesure d'abattre des montagnes.

[14h05 MADRID IB3406 Arrivé à 14h22 01 1] 
  Idée de roman à la suite d'une longue conversation avec J. : Une jeune fille tombe éperduement amoureuse d'un homme un peu plus âgé qu'elle, d'origine algérienne. A la suite d'un incident (catastrophe, opération, etc.) il doit se rendre pour une quinzaine de jours dans son village, auprès de sa famille. Elle reste seule, emprisonnée dans des fatras de travail et de vie mondaine. La solitude l'enchante presque, elle savoure une certaine sensation de liberté. Puis un coup de fil : il doit finalement rester là-bas plus longtemps, il ne sait pas encore combien de temps. Il lui donnera des nouvelles. Alors commence le doute, et la prise de conscience d'une méconnaissance absolue de sa culture, de son passé, de sa seconde vie. L'Algérie, Bouteflika, les attaques islamistes, le GIA, le FIS, tous ces mots d'actualités prennent un sens concret, celui d'une vie autre - valeurs, culture, violence. Et avec les doutes nait le fantasme de l'autre, d'une femme là-bas, d'une famille, d'enfants peut-être. Et jour après jour, dans sa mémoire comme dans son quotidien, elle ne vit plus qu'en traque de ce pays, de cette femme, en quête d'indices de sa présence. Parce que, sensiblement, elle ne suppose plus son existence. Elle cherche à la découvrir, à trouver les preuves et les traces de sa vie avec lui. Un titre : L'Inconnue
  Première interruption.
Mon objectif n'est pas d'être exhaustif. Je ne parlerai donc ni de la soirée rue de Chateaudun, ni de la tentative (pitoyable) de séduction de J., ni du sourire de M., ni de la nuit passée avec elle, ni du lendemain matin, hilare - la journée le sourire aux lèvres puis la retombée nocture, avec le soleil et le corps qui s'effondre. Je devrais également mentionner la rencontre de M., l'incursion soudaine d'une vie inconnue et pourtant déjà si familière (moyen trop simple d'accélérer le cours du temps).
Je me suis rendu compte de l'extrême vulnérabilité que sous-tend cette entreprise, de l'exposition. A. me suggère d'aller plus avant encore, par le biais de la photo, par un dévoilement encore plus poussé. Ce journal est encore tout neuf, il a une semaine à peine et je ne suis pas encore bien conscient des retombées. Pas à pas j'essaye de me frayer un chemin, d'inscrire cette démarche dans la durée. Le support changera certainement, ce site est voué à disparaître ; je songe à de l'audio, à des empreintes multiples, sans bien savoir encore comment les coordonner. Pour l'instant, rester public, et introduire une part de violence visuelle, appuyer sur l'exhibition. Quitte à démultiplier l'emprise des ennemis. 
La vie privée divulguée, l'obscénité de la représentation

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