septembre 24, 2002
Il cramponne sa main aux fils de fers rouillés qui ondulent dans un écho infini tout le long de l'immense terre-plain, une éternité. La grille plie sous son poids, il sent les aspérités, les tiges coupantes qui entaillent dans sa paume les larges croûtes de sang et de terre. La châleur assomante, la fatigue, cette immense fatigue qui l'étreint, ses jambes flagellent et il tombe à la renverse dans la cacophonie de bruits métalliques comme autant de cordes sur le même accord assourdissant, par vagues dans sa tête qui heurte une barre d'acier. Silence. La lumière aveuglante à travers ses yeux fermés. Le soleil écrase tout, pas un bruit. Il n'entend que son crâne qui martelle si fort ses tempes brûlantes, son coeur bat jusque sous ses paupières, il préfererait mourir ici tout de suite, s'abandonner quelque part dans ce site industriel désaffecté au milieu de nulle part et crever comme un cancrelat, replié sur lui-même dans un coin humide et frais. Silence. Il entrouvre les yeux, s'accroche aux maillons de fer pour se redresser - réflexe - au loin, deux silhouettes sont assises sur une borne de béton, il ne les entend pas parler mais il distingue des mouvements, de la fumée très blanche, il distingue les tâches blanches de leur visage qui se tournent vers lui, lentement, par intermittence. Ils ne bougent pas ; il essaye de se tenir debout, d'oublier la lourdeur de son corps et de ses jambes comme deux poteaux, deux monolithes. Ils restent là-bas tout ce temps, la fumée d'un côté puis de l'autre comme un signal, ils restent là-bas mais ne viennent pas vers lui. Il esquisse un mouvement du bras gauche, puis, plus tard, un appel, un cri. Mais le soleil, la châleur écrasent tout : ses gestes, sa voix, son corps vers le sol. Son crâne chauffe, il est complètement sec maintenant. Puis les deux silhouettes se lèvent - l'une se lève, l'autre était déjà debout - et s'en vont. Il les guette, ils marchent puis disparaissent sous un pont. Silence. Il veut essayer de les suivre - instinct de survie de merde - il prend appui sur le grillage et dans un effort pénible se propulse vers l'avant. Sa jambe gauche, particulièrement douloureuse, le traîne vers l'arrière. Sa tête lourde vacille, pendant quelques secondes il ne sait plus bien s'il est encore debout où s'il est retombé au sol ou s'il est mort. Ce qui reste de son corps - des terminaisons nerveuses irritées qui envoient à son cerveau des signaux d'alarme de façon continue - suffit à lui rappeler qu'il n'a pas encore cané. Mais il est bien droit, il n'a pas rechuté, et comme un zombi, il avance, la bouche ouverte, au radar. La distance entre lui et le pont semble augmenter à chaque pas. Quelque chose mouille sa chemise qui poisse sur son ventre à nouveau. Tout à fait en bas de son champ de vision, dans le tunnel flou qui le relie au pont si lointain, une tâche noire, brillante qui s'étend assez vite sur le bas de son ventre. Son avant bras se replie, contact de la main, retour visuel rouge sombre et tiède, il pisse le sang quelque chose une blessure a dû se rouvrir. Curieusement il ne sent plus rien. Pas de douleur la peur de la mort certainement. Un bourdonnement dans ses oreilles de plus en plus fort, ses jambes cotonneuses à nouveau puis le bourdonnement le vrombissement qui se décuple et il flanche le paysage bascule autour de lui, tout s'incline dans un angle croissant sur la droite, le sol qui se rapproche très doucement vers l'avant, un bras part tout seul cherche un appui quelque chose à accrocher le pont au loin et la voiture noire qui apparait toute petite dans l'ombre puis un peu moins avec tous les insectes dans les oreilles qui bourdonnent. Le contact du sol - d'abord le genou, un cri de douleur il s'entend comme étouffé - puis une partie du bras et le flanc complètement, il pose la main sur son ventre qui saigne et la calandre très proche de son visage qui s'arrête, tout à fait à droite une portière un peu plus loin s'ouvre une chaussure en dessous puis deux. C'est une femme. Silence.
transcrit par Nicolaï Tourgueniev le 9/24/2002 03:23:21 PM
septembre 23, 2002
Il réprime un frisson puis rassemble ses forces et se redresse dans un souffle. Personne. Une vaste étendue carrelée, de grandes baies vitrées aveuglées de plastique noir : une sorte de hangar aseptisé. Après quelques minutes de torpeur nauséeuse il parvient à se tenir debout et sous le martèlement lancinant du tambour de brousse enfoui dans son crâne, il progresse en titubant jusqu'à ce qui semble être une issue, dans un coin du bâtiment. Un grand terrain bétonné et crevassé par la chaleur ou les intempéries cercle l'édifice. Quelques herbes jaunies s'échappent de la pierre. La carcasse d'un véhicule se désagrège insensiblement au soleil. Station-service à l'abandon ? Pestant contre sa mémoire infidèle, jurant contre le grillage qui l'écorche un peu plus, au prix de quelques acrobaties il se retrouve donc dans une rue de banlieue, une rue vide, vide, vide. Plus personne ne semble habiter là et s'il ferme les yeux le silence qui s'abat sur lui ne le rassure pas vraiment. La cité semble désertée.
transcrit par Personne ne porte le même nom le 9/23/2002 05:11:48 PM
septembre 22, 2002
La barre de néons blancs lui vrille le crâne. Sa joue tuméfiée, plaquée contre le sol, recommence à distiller une douleur sourde jusque derrière les sinus. Contact froid du tissu de sa chemise collée contre sa peau, humide ; ses muscles engourdis se déploient lentement, par accoups. La bouche s'ouvre, les mâchoires se décrispent - la douleur à nouveau, comme un choc dans tout son corps - puis peu à peu des formes, une masse noire près de son visage (une main) la forme des doigts puis des reflets bruns, ses articulations couvertes d'une croute sombre. Il soulève la tête de quelques centimètres. Ses cheveux ruissellent, une eau terreuse coule le long de ses tempes sur son oeil droit gonflé, à demi fermé, jusqu'à sa lèvre inférieure anesthésiée, pendante. Il baigne dans une large flaque, plus sombre par endroits ; il est couvert de tâches de boue ; la jambe gauche de son pantalon est déchirée.
transcrit par Nicolaï Tourgueniev le 9/22/2002 01:05:56 PM
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Soient 2 entités distinctes mais identique : H1 et H2
Soient 2 entités distinctes, mère et fille : VF et Marie
Soit 1 entité dunification entre les 2 univers : HC (Homme
chauve)
H1 semble avoir un rendez-vous très important, il doit voir la
VF et en arrivant à l'hôtel, il se fait passer à
tabac et en s'échappant, il se fait cartonner par une voiture.
Et H2 se réveille ;il ne vit apparemment que de nuit sans qu'on
sache bien ce qu'il fait, et il trouve dans son appart un mot de Marie
qui le remercie pour la nuit qu'ils viennent de passer ensemble, mais
elle doit partir très vite, et elle lui laisse un rendez-vous.
Le problème, c que lui ne se souvient de rien, ni d'elle, ni
d'avoir passé la nuit avec une fille, ni rien.
H1 est celui qui se fait tabasser. H2 est celui qui part à
la recherche de Marie.
H1 doit signer avec la vieille femme (VF) un contrat visant à
éliminer Marie - détailler trafic de drogue et proxénétisme
par ex. H1 ne connaît pas Marie et ne la vu quen photo.
VF tabasse H1 parce quaprès avoir tué sa fille,
il ne peut continuer à vivre - qui plus est en ayant pris connaissance
du commerce.
H1 est tabassé pour ce que va accomplir H2 dans le futur = dans
le passé. H2 part à la recherche de Marie, suivi par HC
qui est envoyé par VF que H2 ne connaît pas pour mettre
le discrédit sur lui en tuant derrière lui de telle sorte
quil soit inculpé pour des crimes dont il nest pas
coupable = moyen de coercition.
En cherchant des traces de Marie, qui est morte depuis longtemps, il
remonte la piste jusquà H1 - mourant à lhôpital
= Jour J ou H1 et H2 face à face => le meurtre de Marie seffectue,
dans le passé, en Flash Back.
On peut même pousser jusquà dire que VF fait accuser
H1 des crimes dHC, cherchant à inculper H2 dans le futur,
doù le passage à tabac du CH1.
Détailler les rapports de VF et de Marie. Pourquoi VF ch à
faire tuer Marie ? VF = Mère de Marie.
Voir également pour un compte à rebours du fil narratif
de H1 à linverse dun écoulement normal du
fil de H2.
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